Les requins jouent un rôle majeur dans l’équilibre des écosystèmes récifo-coralliens qui sont valorisés par l’homme. Leur comportement vis à vis de ce dernier peut parfois poser des problèmes de sécurité mais l’importance économique que ces animaux génèrent à travers le concept de services écosystémiques ne fait aujourd’hui plus aucun doute. Ce cours présentent les diverses approches scientifiques qui sont développées actuellement pour mieux appréhender ces domaines complémentaires.
In 1975, Robert Pyle described the phenomenon that as the public loses connections with nature, environmental awareness and appreciation retreat. Nowadays, nature-based tourism is being promoted as a tool to restore the connection between people and wild environments. Among the variety of « green tourism » activities, wildlife watching is growing in popularity and targets a wide range of emblematic terrestrial and marine species. Sharks suffer from negative public perceptions, which are considered to hinder the conservation of this threatened taxon. Shark provisioning tourism is therefore being promoted as a tool to restore positive opinions of sharks among the public. However, such activities can have significant impacts on the behavior, physiology and general ecology of sharks if not properly conducted. In order to inform management policies and ensure that shark provisioning activities are sustainable, an interdisciplinary approach is required. Here, we present the thesis project to combine the investigation of shark behavior and human perceptions. We describe our approaches to shark social interactions and spatial ecology to gather baseline data on the behavior of these elusive animals. We also describe our approach to public perceptions, which is essential to produce integrated management policies. Overall, shark diving activities can provide interesting platforms for the characterization of human-shark interactions. (Online course recorded in 2013 - for further developments, results and discussions please mail the author).
En occident, nature et culture sont pensés classiquement en termes opposés. Cette opposition correspond à une légitimation philosophique du passage de l’animalité à l’humanité. Mais dans les sociétés de la Polynésie ancestrale, la culture n’est pas envisagée en opposition à la nature, mais plutôt dans le sens d’un continuum dans lequel la pluralité des espèces est ordonnée selon une logique de filiation généalogique. Il est aujourd’hui obsolète de penser que l’homme nomme et utilise son environnement uniquement à des fins alimentaires ou de prédation. Les créatures marines (ika) de grande taille occupent une place importante dans la pensée polynésienne ancestrale, vues comme l’incarnation de divinités du monde des profondeurs et de l’immensité océanique, représentant le monde des origines de la vie. Les cétacés, les tortues et les requins représentent à ce titre des espèces emblématiques d’un milieu marin considéré comme tapu (sacré, interdit).
Dans le cadre d’une approche fondamentale des relations de l’homme à l’animal, nous montrerons que l’homme polynésien a su observer de façon suffisamment fine les comportements des requins au point d’en faire un animal protecteur, une divinité révérée, un vecteur de communication entre le visible et l’invisible, autant qu’une proie alimentaire. Les places respectives du requin et de l’humain sont situées dans le continuum polynésien du vivant (cosmologie), et dans les grands cycles mythiques polynésiens (Rata, Maui) du Pacifique insulaire. Une partie du cours sera consacrée à l’approche linguistique des nomenclatures et systèmes de nomination vernaculaires, pouvant être corrélées à la biologie.